dimanche 27 novembre 2011

La dissertation


MÉTHODE DE LA DISSERTATION
cours proposé par Isabelle FARIZON isabelle.farizon@neuf.fr
La dissertation est un travail d’argumentation qui développe une réflexion organisée et personnelle à partir des problématiques littéraires issues des objets d’étude du programme.
Cet exercice obéit à des règles précises et convient aux élèves qui apprécient de respecter des normes. Pour le réussir, il faut suivre une démarche rigoureuse.

ANALYSE DU SUJET
-          identifier le thème du  sujet le plus précisément possible (sur quoi faut-il réfléchir ? réponse sous forme d’un groupe nominal.
-          Repérer les mots-clés du sujet : s’efforcer de les comprendre (synonymes), noter leurs différents sens possibles.
-          Chercher s’il y a une thèse (= opinion sur le thème) : si oui, reformulez-la ; elle sera forcément argumentée en I.
-          Formuler la problématique : c’est la question à laquelle la dissertation doit apporter des réponses ; elle est souvent incluse dans le libellé du sujet, mais pas toujours.
-          Considérer la formulation de la question posée dans le sujet : elle peut correspondre à la problématique ou non ; il faut distinguer les questions avec réponses oui/non, des autres, car le type de la question induit le choix du plan.
-          Formuler les idées directrices (2 ou 3) qui découlent de l’analyse précédente : c’est ce qu’il faudra argumenter dans chacune des parties du devoir (I, II…)

LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS
-          le plan thématique : pour les questions qui incitent à faire une liste de réponses : ex : « quels intérêts présente le recours à l’argumentation indirecte ? »
-          le plan explicatif (ou analytique) : pour les questions poussant à expliquer quelque chose , du type : « Pourquoi, comment… ». Ex : « Pour quelles raisons un auteur peut-il choisir d’avoir recours à l’argumentation indirecte ? »
-          le plan critique : 2 possibilités
® pour les sujets commençant pas « Dans quelle mesure… ? » mêle explication et critique : I. explication II. critique
ou I. 1. explication 2. réserves II. 1. explication 2. désaccord
Ex : « dans quelle mesure la littérature argumentative peut-elle améliorer la société ? »
® présente une discussion, dans les sujets avec question oui/non : : I. pas d’accord II. d’accord
Ex : « Est-ce le rôle des écrivains de défendre leurs idées dans leurs œuvres ? »
-          le plan comparatif : compare deux aspects, deux opinions, deux thèmes ; 2 possibilités :
I. 1er élément II. 2ème élément III. comparaison ou I. Ressemblances II. différences III. Complémentarité
Ex : « L’essai vous semble-t-il plus ou moins efficace que les apologues pour défendre une opinion ? »
-          le plan dialectique : pour les sujets avec question oui/non
I. Thèse II. antithèse III. synthèse = dépassement de la contradiction par un paradoxe
Ex : « les fables sont-elles des textes réservés aux enfants ? »
I. Leur apparence puérile les rend compréhensibles par les enfants
II. Mais les adultes peuvent aussi en tire profit, car les subtilités de la fable échappent aux enfants
III. C’est parce qu’elles ont l’air enfantines qu’elles plaisent aux adultes

LE DEVELOPPEMENT
-          le devoir se développe en 2 ou 3 parties, elles-mêmes subdivisées en paragraphes (entre 2 et 4 §)
-          chaque partie commence par l’idée directrice = réponse à la problématique qui va être démontrée ensuite
-          le paragraphe argumentatif se compose :
® d’un argument développé : on le trouve grâce au travail préalable effectué sur les mots-clés (exploiter les divers sens de ces mots),et par sa réflexion personnelle ; on s’oblige à l’expliciter davantage en se posant les questions « pourquoi, comment ? »
® d’un exemple précis, qui sera pris dans les textes du corpus, ceux étudiés en classe ou ceux issus de sa culture personnelle. Il doit être présenté (titre, auteur), décrit (de quoi s’agit-il ?), relié à l’argument ou à l’idée directrice (que prouve-t-il ?).
-          chaque partie se termine par une conclusion partielle (= conclusion de la partie)
-          la phrase de transition permet de passer d’une partie à l’autre : elle se compose de la conclusion partielle, suivie de l’annonce de la perspective suivante (sous forme interrogative si possible)

SITUER SON OPINION DANS LE DEVOIR
Il n’y a pas de lieu précis où situer son opinion personnelle : celle-ci s’exprime tout au long du devoir, dans un raisonnement qui procède par adhésion ou réfutation des idées directrices déduites de l’analyse du sujet. Les modalisateurs nuanceront ce positionnement.
Ex : dans un plan type discussion (plan critique) :
I. certains affirment que …(idée directrice n°1) II. Pourtant, je suis plutôt d’avis de penser que …(idée directrice n°2)
ou I .D’un côté, on peut penser que …II. Mais par ailleurs, je suis plus convaincu que…

CONSIGNES DE REDACTION
-          L’INTRODUCTION :
® idée de départ (constat, vérité générale sur le thème…)
® présentation du sujet : reproduire la thèse s’il y en a une
® présenter la problématique, sous forme d’une question ou d’une hypothèse (on peut se demander si…)
® annoncer, dans l’ordre, les idées directrices du plan (affirmations ou questions, ou les deux ; éviter « dans ma 1ère partie… »)
-          LA CONCLUSION GENERALE
® mettre un lien logique de conclusion (« Finalement, en définitive, en somme, en conséquence, en fin de compte… »)
® récapituler les temps forts du développement (bilan)
® apporter une réponse claire à la problématique, donner votre avis personnel
® élargir la réflexion (élargissement) : lancer un autre débat sur le même thème, élargir le même débat à un autre thème…


samedi 26 novembre 2011

Le sujet d'invention


Le sujet d'invention : définitions, méthodologie, conseils, attentes

L'écriture d'invention n'est pas un sujet d'imagination débridée ! C'est au contraire un sujet très contraignant, et si l'imagination y a sa place, ce n'est qu'après l'avoir bridée dans un cadre plutôt rigide : il s’agit d’écrire sous la contrainte de consignes explicites (sujet) et implicites (votre cahier des charges et votre inventaire).

(cf. étymologie latine : invenire = trouver ; un inventeur est celui qui trouve quelque chose après avoir parfois beaucoup cherché ! Faire l'inventaire d'un lieu vise à recenser tout ce qui s'y trouve… Ce qui peut être la démarche à appliquer pour produire un texte d'invention !)

Ce que disent les textes officiels :
     "L’écriture d’invention contribue, elle aussi, à tester l’aptitude à lire et comprendre un texte, à en saisir les enjeux, à percevoir les caractères singuliers de son écriture. Elle permet au candidat de mettre en œuvre d’autres formes d’écriture que celle de la dissertation ou du commentaire. Il doit écrire un texte, en liaison avec celui ou ceux du corpus, et en fonction d’un certain nombre de consignes rendues explicites par le libellé du sujet.
     L’exercice se fonde, comme les deux autres, sur une lecture intelligente et sensible du corpus, et exige du candidat qu’il se soit approprié la spécificité des textes dont il dispose (langue, style, pensée), afin d’être capable de les reproduire, de les prolonger, de s’en démarquer ou de les critiquer.
     Le document iconographique, s’il est joint au corpus, ne peut pas servir de support. En aucun cas, il ne sera demandé d’en faire une étude pour lui-même.
     Comme elle doit se prêter à une évaluation objective des correcteurs, l’écriture d’invention doit se fonder sur des consignes claires et explicites. Elle s’inscrit dans le programme défini par les objets d’étude de la classe de première.
     Elle peut prendre des formes variées. Elle peut s’exercer dans un cadre argumentatif :
- article (éditorial, article polémique, article critique, droit de réponse...) ;
- lettre (correspondance avec un destinataire défini dans le libellé du sujet, lettre destinée au courrier des lecteurs, lettre ouverte, lettre fictive d’un des personnages présents dans un des textes du corpus, etc.) ;
- monologue délibératif ; dialogue (y compris théâtral) ; discours devant une assemblée ;
- récit à visée argumentative (fable, apologue...).
Mais, lorsqu’elle concerne le genre narratif, elle peut s’appuyer sur des consignes impliquant les transformations suivantes :
- des transpositions : changements de genre, de registre, ou de point de vue ;
- ou des amplifications : insertion d’une description ou d’un dialogue dans un récit, poursuite d’un texte, développement d’une ellipse narrative..."

[Sources : Épreuve écrite de français (définition applicable à compter de la session 2008 des épreuves anticipées des baccalauréats général et technologique)
NOR : MENE0602948N
RLR : 544-0a ; 544-1a
NOTE DE SERVICE N°2006-199 DU 4-12-2006
MEN
DGESCO A1-3]

Objectifs de l'exercice pour l’élève :
-          prendre des initiatives : faire des choix, les mieux adaptés à la situation de communication
-          réfléchir sur l'écriture du texte à produire : s'interroger sur le genre, le type, le registre
-          mettre en pratique des moyens stylistiques déjà vus dans le cadre de la lecture de textes d'écrivains (pour faire un bon sujet d'invention, il faut avoir lu et analysé des textes)
-          se mettre dans la position d'un écrivain, le temps du sujet, à la différence de la dissertation ou du commentaire qui le posent en tant qu'analyste des œuvres.

Pistes à suivre : où peut-on trouver des idées ?
-          le sujet est forcément en relation avec un ou des objets d'études
-          il peut être en relation avec le corpus de textes fourni par l'épreuve
-          il peut être en relation avec les questions posées sur les textes
-          il peut être enrichi par la lecture des autres sujets proposés !

Récapitulatif des formes littéraires qui peuvent être demandées au candidat :

dans un cadre argumentatif :
-          un article de presse (éditorial par exemple, droit de réponse, article polémique)
-          une lettre (lettre intime, lettre ouverte à paraître dans un journal)
-          un discours (réquisitoire par exemple ou défensif)
-          un monologue délibératif, un dialogue (pas seulement dans le cadre théâtral)
-          un essai (une préface, un manifeste, un pamphlet par exemple)
-          un récit à visée argumentative (une fable, un apologue, une utopie par exemple)

dans un cadre narratif :
-          une transposition (dans le cadre du récit, changements de genre, de registre, ou de point de vue)
-          une amplification (développement d'une ellipse, suite de texte, insertion d'un dialogue)
-          une réécriture (portrait, pastiche ou non)

Il importe donc que l'élève soit attentif à toutes les contraintes de forme impliquées par ces différents textes.

Pour répondre à la consigne, quelle qu'elle soit, l'élève doit donc établir un cahier des charges.
Prendre en compte les diverses contraintes de la consigne (forme et fond)  revient à :
-          identifier le genre et le type de texte à produire
-          identifier la situation, être cohérent (repérer les éléments incontournables et ceux sur lesquels on peut avoir plus de liberté)
-          identifier le type d'énonciation (qui parle, à qui, quelles sont les relations, sur quel ton ?…)
-          identifier le registre (quel est l'effet à produire sur le destinataire : faire pleurer, exciter la colère, critiquer, amener à la compassion, à l'empathie ?…)
-          lister les procédés d'écriture qu'il utilisera (en fonction du registre, du ton exigés)
-          mettre en place une structure (tout texte a besoin d'un squelette plus ou moins visible pour tenir debout ! et à chaque type de texte, à chaque genre ses exigences propres)

Ce qui devrait figurer sur le brouillon sous forme de listes ou de tableaux établissant d’une part les contraintes à respecter et les libertés, d’autre part.
Les attentes du correcteur, les critères d'évaluation :
-          le respect du sujet, des consignes, des contraintes d'écriture
-          l'enrichissement apporté par la recherche des idées
-          l'organisation du texte
-          la correction et l'efficacité de la langue

« Le poids ? »
Il nous semble qu'un sujet d'invention, quelle que soit sa forme, doit occuper un espace conséquent sur la copie : il correspond à un travail effectif de 2 heures au minimum.
On attend au minimum 2 pages sans marge, parfois plus (…juste pour donner un ordre d'idées et répondre ainsi aux questions fréquentes des élèves !).

mercredi 7 septembre 2011

Les règles de la poésie


 Petit traité de versification: les règles en poésie
Qu’est-ce que la « versification » ? Il s’agit de l’ensemble des règles qui président à la création d’un poème régulier et traditionnel.
1) LA STROPHE
C’est l’unité poétique // au paragraphe en prose.
La strophe, par son agencement, permet de mettre en relief les rimes. Il s’agit d’un groupement de vers séparé de la strophe suivante par un blanc typographique.
On nomme les strophes les plus utilisées en fonction du nombre de vers qu’elles contiennent :
  • 2 = un distique
  • 3 = un tercet
  • 4 = un quatrain
  • 5 = un quintil
  • 6 = un sizain
  • 8 = un huitain
  • 9 = un neuvain
2) LE METRE
Le mètre ou le vers est nommé en fonction du nombre de syllabes qu’il contient.
ATTENTION : ne surtout pas parler de « pied » qui est la mesure poétique latine !
  • 5 = un pentasyllabe
  • 6 = un hexasyllabe
  • 7 = un heptasyllabe
  • 8 = un octosyllabe
  • 9 = un ennéasyllabe
  • 10 = un décasyllabe
  • 11 = hendécasyllabe
  • 12 = un alexandrin
3) LA RIME
La rime est le phénomène de répétition du même son en fin de vers.
Il existe 3 dispositions de rimes :
- Plates : AABB
« Ephémère immortel, si clair devant mes yeux
Pâles membres de perle, et ces cheveux soyeux,
Faut-il qu’à peine aimés l’ombre les obscurcisse,
Et que la nuit déjà nous divise, ô Narcisse »   (VALERY, « Charmes »)
- Croisées : ABAB
« Je suis le ténébreux – le veuf – l’inconso,
Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie ;
Ma seule étoile est morte, et mon luth constel
Porte le Soleil noir de la Mélancolie » (NERVAL, « El Desdichado »)
- Embrassées : ABBA
« Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui ! »
Une rime est :
  • « Féminine » si elle finit par un e (forcément muet en fin de vers)
  • « Masculine » dans tous les autres cas
La tradition poétique veut que l’on fasse alterner rimes féminines et masculines, ce qui n’est pas toujours respecté.
4) LE RYTHME
Le dernier mot du vers comporte un accent tonique : il faut mettre l’accent sur ce mot à la lecture (bien faire résonner la rime !)
La césure est une coupure qui reste fixe dans les vers de 8 syllabes et plus. Cette coupure intervient après un groupe syntaxique (ne pas séparer le déterminant de son nom par exemple !), parfois une virgule ou un point virgule vient la marquer typographiquement dans le vers. Le dernier mot avant la césure est accentué (à l’oral il doit être mis en relief). Les mots à la césure sont soigneusement choisis par les poètes : ce sont donc des mots importants à commenter et à analyser en commentaire de texte. Les 2 parties du vers séparés par la césure sont appelés « hémistiches ».
Ex 1 : « Un Homme vit // une Couleuvre. » (Victor Hugo)
Les mots « vit » et « couleuvre » sont accentués.
Ex 2 : « D’où vient que personne // en la vie »
N’est satisfait // de son état ?  (La Fontaine, Fables)
1er vers : la césure intervient après personne parce qu’elle ne peut pas tomber après « que » qui est un mot vide de sens (aucun intérêt de le mettre en relief, de même que les déterminants, prépositions, …). 1er hémistiche : 5 syllabes, 2e hémistiches : 3 syllabes.
2e vers : la césure tombe au milieu, il y a 3 syllabes dans chaque hémistiche.
A RETENIR : dans un alexandrin la césure se trouve TOUJOURS au milieu du vers, après la 6e syllabe. Dans les autres types de vers, elle varie. Il faut donc penser à commenter la césure dans l’alexandrin !
Ex : « Mon verre s’est brisé // comme un éclat de rire » (Apollinaire, « Nuits Rhénane »)
Décompte des syllabes : Mon/ver/re/s’est/bri/sé  //  com/m’un/é/clat/de/rir’  (12)
Remarques : le « e » final de « verre » se prononce et compte pour 1 syllabe car il est suivi d’une consonne. Par contre, le « e » de « comme » ne se prononce pas et ne compte pas pour une syllabe en raison de la voyelle du mot qui suit (« un »). Le « e » final est toujours muet et ne se prononce pas.
Interprétation : Ce vers met l’accent sur le mot « brisé » puisque la césure tombe juste après. Serait-ce un clin d’œil du poète de mettre le mot « brisé » à la césure,                 précisément à l’endroit où l’on coupe,  brise le vers… Ingénieux ! (Et voilà comment la versification sert à commenter un poème !)
5) LES SONS
- La rime : reprise d’un même son à l’extrémité des vers.
- La rime intérieure : deux mots se finissent par un même son et l’un des deux, au moins, se trouve à l’intérieur du vers.
« Il pleure dans mon cœur » (Verlaine)
Interprétation : ici, la rime intérieure a pour effet de mimer la plainte qui se prolonge ainsi dans tout le vers.
- L’allitération : répétition d’une même consonne
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes » (Racine)
Interprétation : le poète utilise une allitération en « s » car elle permet de mimer le son produit par le serpent ! Il rend ainsi l’évocation plus vivante !
- L’assonance : répétition d’une même voyelle
« Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire »
Interprétation : l’assonance en « i » fait résonner le cri plaintif du locuteur.
METHODE : il faut toujours interpréter les procédés que l’on relève.
MAIS ATTENTION à ne pas donner des interprétations trop fantasques ou tirées par les cheveux pour les allitérations et assonances !
- La paronomase consiste à utiliser des mots ou groupes de mots de sonorité très proche (des paronymes) ce qui donne un effet de propagation du même son à travers le vers, la strophe ou le poème.
«  Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente » (Apollinaire)
Paronymes : vie est lente / violente
Interprétation : ici, la paronomase est intéressante car elle rapproche, grâce à leurs sonorités proches, des mots de sens opposé (lente / violente). Elle permet donc de souligner un effet de contraste. La propagation des mêmes sons et la répétition de « comme » suggèrent qu’il s’agit d’une lamentation sur le temps qui passe.
« Alors on vit en refusant l’aumône, en refaisant le monde » (le rappeur Sinik)
Paronymes : refusant/refaisant, (aumône/le monde)
Interprétation : ici, la paronomase souligne un paradoxe, on ne change rien avec les beaux discours (« refaisant le monde »), mais ce sont les actes que l’on ne fait pas qui pourraient le changer (« refusant l’aumône »). Cela montre que ceux qui parlent n’agissent pas…
- L’anaphore : répétition d’un même mot ou groupe de mots en tête de vers.
6) QUELQUES REGLES IMPORTANTES
Le vers correspond à une unité sémantique. On ne peut pas le terminer de façon abrupte ni le couper à n’importe quel moment !
Le « e » est muet dans 2 cas
à la fin du vers
quand le mot suivant commence par une voyelle
7) ET SI LES REGLES NE SONT PAS RESPECTEES ?
Il ne faut surtout pas parler de « faute » ou d’ « erreur » quand le poète entrave une règle ou la détourne, mais de « licence poétique ». Eh oui ! Le poète a tous les droits ! C’est justement parce qu’il y a des règles que certains s’amusent à les braver afin de produire des effets.
Les licences les plus pratiquées :
- L’enjambement : L’unité sémantique du vers est bouleversée car un ou plusieurs mots nécessaires au sens du vers sont reportés au vers suivant.
« Un vieux faune de terre cuite
Rit au centre des boulingrins » (Verlaine, « Le faune »)
Lorsque l’enjambement ne concerne qu’un mot on parle de « rejet » ou « contre-rejet » :
- Le rejet : un mot qui du point de vue du sens devrait appartenir au vers est rejeté au suivant. Cela créée un effet d’attente, de suspension :
« La foudre au Capitolin
Tombe. » (Hérédia)
- Le contre-rejet : donne l’impression qu’à la fin d’un vers débute déjà le vers suivant :
« Souvenir, souvenir que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone » (« Nevermore » de Verlaine)
Autre licence :
- Le vers libre : n’a ni mètre, ni rime, ni strophe ! On peut donc avoir un poème dont le premier vers sera un alexandrin, le 2e un octosyllabe, le 3e un distique, … C’est un poème irrégulier.