dimanche 1 mai 2011

Petite histoire du théâtre

Histoire d’un genre : LE THEÂTRE
Né  dans l'Antiquité et lié aux croyances religieuses, le théâtre n'a jamais tout à fait perdu son caractère de « cérémonie ».le mot « théâtre » provient d’un mot grec qui signifie « ce qui est regardé ». Quant au mot « drame », il signifie étymologiquement « action ».
           
 Une origine religieuse et politique- Le théâtre antique
 On associe le théâtre, sous sa forme jouée, au culte de Dionysos : les pièces sont représentées lors des fêtes qui célèbrent ce dieu, les Lénéennes. Le théâtre comporte un autel et une place réservée au prêtre, les déplacements des acteurs et les paroles du choeur ont un aspect rituel, la structure des pièces renvoie à un cérémonial. L'aspect politique et social vient de ce que le théâtre (à Athènes notamment) est considéré comme un lieu de réflexion et d'éducation civique. Tragique ou comique, il traite des problèmes de la cité. La tragédie antique connaît son apogée au ve siècle avant J.-C. avec Sophocle, Euripide et Eschyle. La comédie grecque et la comédie latine sont représentées par Aristophane, Ménandre, Plaute, Térence.

 Le théâtre médiéval
 Le théâtre médiéval a deux formes : la farce brocarde les comportements en de courtes pièces  qui privilégient le comique de gestes ; les mystères mettent en scène des épisodes de la vie du Christ. Dans les deux cas, la visée est éducative, d'un côté par le rire, de l'autre par l'exemple.
 
Le théâtre de la Renaissance
Ce théâtre religieux prend fin en 1548 à la suite d'un décret royal, tandis que la tragédie apparaît, avec Garnier (Les Juives). La renaissance de la tragédie est marquée par les multiples traductions de la Poétique d’Aristote (la fameuse règle des trois unités y a son origine) mais elle n’a pas donné de chefs d’œuvre. Parallèlement, se poursuit le théâtre populaire dit de « tréteaux ». 
Le XVIIème, grand siècle du théâtre européen- Du baroque au classicisme
L'Espagne
Le royaume ibérique vit se multiplier les troupes théâtrales, qui jouaient souvent en plein air, sur les places publiques ou dans les corrales, cours intérieures de maisons et d'auberges. Miguel de Cervantes, l'illustre auteur de Don Quichotte, écrivit aussi quelques pièces, mais la gloire du théâtre espagnol repose surtout sur trois auteurs, Felix Lope de Vega, Pedro Calderon de la Barra et Tirso de Molina. Lope de Vega, à l'inspiration très diverse, aurait pu être le Shakespeare espa­gnol s'il avait davantage soigné la facture de ses pièces, mais il était trop prolifique pour s'attacher aux détails. On lui attribue le nombre incroyable de mille cinq cents pièces. dont un tiers seulement nous sont parvenues. Calderon était un poète de cour et ses pièces sont d'une écriture plus raffinée que celles de Lope de Vega. Son chef-d'oeuvre est certaine­ment La vie est un songe (1636), où il pose avec force le problème de la réalité et de l'apparence, du destin et du libre arbitre. Enfin, Tirso de Molina est surtout connu pour le Trompeur de Séville, où il crée un personnage promu à un destin de mythe littéraire, Don Juan.
L'Angleterre
Le théâtre anglais connut un développement prodigieux sous le règne d'Élisabeth Ière (1558-1603) ; c'est pourquoi l'on parle de « théâtre élisabéthain ». Tout le monde connaît le nom de---------------------------, le plus grand peut-être du théâtre universel. Mais ce dernier eut de remarquables contemporains, tels Christopher Marlowe, auteur de l'une des premières versions dramatiques de la légende de Faust, La Tragique Histoire du docteur Faust; Ben Jonson, ami et rival de Shakespeare, est surtout connu pour sa comédie Volpone (1606).
La France
De 1610 à 1630, sous le règne de Louis XIII, la scène française fut dominée par deux genres, la pastorale et la tragi-comédie. Le premier, romanesque et mièvre, mettant en scène des amours de bergers et de bergères idéalisés, était inspiré de L'Astrée, le roman  précieux d'Honoré d'Urfé. Quant à la tragi-comédie, ou tragédie à fin heureuse, c'est un genre plein de péripéties, très influencé par les comédies espagnoles dites de cape et d'épée. En 1641, un édit royal interdit les grossièretés licencieuses  sur la scène, et le genre périclita. C’est la fin du------------------------------------- au profit du théâtre classique. Progressivement s’imposent  des règles qui définissent la comédie et la tragédie, histoires bourgeoises d’un côté, conflits historiques et poids du destin de l’autre.
Corneille, après avoir donné des comédies (Le Menteur, L'Illusion comique) et une tragi-comédie d'inspiration espagnole-------------------------- fonda la tragédie classique française, avec Horace et Cinna, en 1640. Dans sa vieillesse, il fut éclipsé par son jeune rival ------------------------------------------qui porta le genre tragique à sa perfection avec Britannicus, Bérénice, Phèdre…C’'est avec sa tragédie  Athalie, jouée à Saint-Cyr en 1691, que se clôt le grand siècle du théâtre en France. Molière réussit à hisser la comédie à un niveau de respectabilité  comparable à celui de la tragédie, genre noble par excellence avec L’école des femmes,  Tartuffe, Dom Juan. et  le Misanthrope .

Le théâtre du  XVIIIe SIÈCLE
C'est à Paris que le dramaturge italien Carlo Goldoni ( héritier de la Commedia dell’arte) vint faire une partie de sa carrière. C'est en France, également, qu'eurent lieu les innovations. Marivaux et Beau­marchais réinventent la comédie, le premier par la finesse de l'analyse psychologique (------------------------------------------), le second par la critique de la société contemporaine  (Le Mariage de Figaro  en 1784. Le déclin de la tragédie classique alors représenté par Voltaire et l'essor de la bourgeoi­sie, favorisent l'éclosion d'un nouveau genre, le drame, ou genre dramatique sérieux, dont Diderot et Beaumarchais furent les théoriciens. Le drame est une « tragédie des moeurs privées », l'action est située dans des familles bourgeoises ou populaires contemporaines ; le réalisme y est mêlé à une sentimentalité débordante. Au drame bourgeois succédera, sous la Révolution, le mélodrame, avec des parties chantées.
Mais c'est outre-Rhin que bouillonne un renouveau pro­fond du théâtre ; avec Friedrich von Schiller notamment, le théâtre annonce le romantisme.

Le théâtre romantique au XIXe – L’éclatement des genres
Dans les années 1820, l'Italien Manzoni et Stendhal en France (Racine et Shakespeare, 1824) attaquent les règles du théâtre classique et reprennent les idées exprimées outre-Rhin par les critiques Lessing et Schlegel. Mais c'est surtout------------------------------, avec la préface de sa pièce Cromwell, qui fonde, en 1827, l'esthétique du drame romantique : le mélange des genres pour une image plus exacte de la vie réelle, le rejet des unités de lieu et de temps, la liberté créatrice, la couleur locale, le foisonnement des personnages, les intrigues secondaires et l’alexandrin dramatique (ou brisé). Les auteurs romantiques sont : Hugo (Hernani), Musset (Lorenzaccio, On ne badine pas avec l’amour  comédie dramatique), Dumas ( Kean),Vigny ( Chatterton) et un peu plus tard Rostand ( Cyrano de Bergerac)
Le théâtre après le romantisme
Le théâtre suit le réalisme et la critique sociale qui caractérisent le roman avec le Norvégien Ibsen, dans sa pièce Maison de poupée  et  le Russe Tchekhov, qui fut aussi un grand auteur de nouvelles dans La Mouette (1896), Oncle Vania, La Cerisaie  (1904). Ce  théâtre coexiste avec une vaste production de théâtre-divertissement. : théâtre de boulevard,  vaudeville et comédies légères avec  Labiche , Feydeau et Courteline. En France et en Belgique,  deux courants littéraires marquent la fin du XIX : le  théâtre symboliste avec Pelléas et Mélisande (1892) de Maeterlinck, que  Debussy met  en musique et l'avant-garde avec la pièce d'Alfred Jarry, Ubu Roi (1896) qui introduit la provocation au théâtre et préfigure par son humour grossier l’expérience des régimes totalitaires et des dictateurs grotesques.

Le XXe : renouvellement et crise
On peut distinguer, sans trop d'a priori, trois grands courants : le théâtre littéraire et poétique, le théâtre engagé, et le théâtre de l'absurde.
Un théâtre littéraire et poétique
Ce type de pièces domine la production de l'entre-deux ­guerres. Il est difficile d'y trouver une unité. Toute la  force de ce théâtre est dans le texte. Cette puissance lyrique porte soit un optimisme humaniste typique de l'après-guerre (celui de la Première Guerre mondiale), soit une vision sombre et pessimiste. En France, les grands représentants de ce théâtre ont pour noms Claudel, Montherlant, Anouilh, Giraudoux. Ces deux derniers reprennent le patrimoine mythologique des tragé­dies grecques : Anouilh réécrit -----------------------------------(1944), Giraudoux, Électre (1937). Jean Cocteau, quant à lui, reprend l'histoire d'Œdipe dans --------------------------------------(1934).

Un théâtre engagé
L'engagement peut être philosophique ou politique, mais il ordonne toute l'esthétique de ces pièces. En Allemagne, Bertolt Brecht réalise une synthèse entre un renouvellement de la pratique théâtrale et un didactisme marxiste. Ses pièces (Maître Puntila et son valet Matti 1940, Mère Courage, 1948) véhiculent un message  inspiré de la lutte des classes et du matérialisme dialectique. En France, Jean-Paul Sartre et Albert Camus portent sur la scène leurs interrogations angoissées. Le premier, tendant vers une synthèse entre l'existentialisme et le militan­tisme de gauche, attaque le racisme aux États-Unis dans La Putain respectueuse (1946), la mauvaise conscience de l'Allemagne après le nazisme dans Les Séquestrés d’ Altona II dramatise aussi ses réflexions purement philosophi­ques dans Huis clos (1944), où il pose le problème du rapport avec les autres.-------------- fait de même dans Caligula(1945), Le Malentendu (1944), où il pose le problème de l’absurdité de la condition humaine, tandis que Les Justes traite de la légitimité de la violence dans la lutte pour une société meilleure.

Le nouveau Théâtre  ou théâtre de l’absurde
Après le trau­matisme  de la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux drama­turges développent une attitude plus radicale : le sentiment de l'absurdité de la vie est si fort qu'il se reflète non seulement dans les thèmes, mais aussi dans la forme même de leur théâtre. Dans les années cinquante, l’irlandais--------------- le roumain------------------, le russe Adamov et l’espagnol Arrabal mais aussi les français Genet et Tardieu en sont les représentants. Tragédies du langage (La Cantatrice chauve, Ionesco), incommunicabilité (En attendant Godot, Beckett) ou théâtre de la cruauté (La Leçon, Ionesco ou Les Bonnes, Genêt). Mais cette « avant-garde » est aujourd’hui « arrière-garde », comme le disait plaisamment Ionesco  à la fin des années 60.
Le théâtre avec Koltès, Grumberg, Minyana, Reza s’intéresse à tous les aspects de la vie sociale et politique en conservant sa double vocation de plaire et de faire réfléchir.
Le XXe connaît de grands metteurs en scène, Stalinavski, Copeau, Jouvet, Vitez dont les théories et les recherches ont ouvert les voies à des expériences diverses : représentations se jouant sur plusieurs scènes simultanément, comédiens intervenant dans la salle, travail sur les décors, fusion des arts du spectacle…

 Termes à insérer : théâtre baroque, Beckett, Le Jeu de l’Amour et du Hasard,  La Machine infernale, Victor Hugo, Dionysos, Jean Racine, Camus, Shakespeare, Antigone,  Le Cid, Ionesco.


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